vendredi 19 août 2011

Les spécialistes s'inquiètent de la gestion des nappes d'eau à moyen terme

RESSOURCES - Ariane Blum, spécialiste des problématiques de l'eau au BRGM (Bureau de recherche géologique minière), commente pour 20 Minutes les résultats des dernières statistiques sur le niveau des nappes phréatiques en France...

Le niveau des nappes phréatiques, longtemps en dessous de la normale, est-il en train de remonter?
Ce que l’on a pu cerner au 1er août, c’est qu’un tiers des réserves, principalement en Alsace, dans le Sud-Est et en Corse,  ont retrouvé des niveaux normaux voire supérieurs à la normale, mais que deux tiers restent en dessous. La situation dans les bassins aquitains et parisiens reste inquiétante, car les niveaux peinent à remonter, et restent comparables à la situation que l’on avait connue en 1976.
Pourquoi la situation s’améliore-t-elle dans certaines régions et pas d’autres, alors qu’il a plus un peu partout au mois de juillet?
Le bassin parisien subit la pénurie d’eau de l’hiver dernier et des hivers précédents. Cela fait cinq hiver consécutifs que l’on observe des déficits en eau dans cette région. Et les pluies du mois de juillet ne permettent pas de rétablir la situation, car ce sont des pluies qui ont tendance à ruisseler sur des sols généralement secs, ou bien à être captés par les plantes, ou encore à s’évaporer.
S’agit-il d’une situation inquiétante?
Disons qu’il va falloir qu’il pleuve l’hiver prochain, mais aussi celui d’après, et encore d’après, pour rattraper ce déficit. Or, les prévisions climatologiques prévoient des précipitations en baisse de 10% à 20% d’ici à 2050. Cela nous inquiète sur la gestion des nappes d’eau à moyen et long terme. Moins d’eau dans les nappes, cela veut dire moins d’eau disponible pour les usages des particuliers, et des secteurs agricoles et industriels. A ce jour, 62% des nappes servent à l’alimentation en eau potable.
Quelle serait la mesure la plus urgente à mettre en place?
C’est la conjugaison de différentes actions qui permettra d’économiser l’eau, il n’y en pas une en plus importante que l’autre. Les particuliers devront faire attention, les agriculteurs privilégier des cultures moins consommatrices en eau… Ce qui est certain c’est que la consommation d’eau ne pourra pas être supérieure à ce qu’il tombe sous forme de pluie.
Propos recueillis par Mickaël Bosredon 

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