Depuis l'atmosphère du Soleil jusqu'à la Terre et au-delà, le voyage d'une tempête solaire a été filmé intégralement. De quoi améliorer nos capacités de prévision de ces événements violents, explique SciencesetAvenir.fr.

De nouveaux travaux présentés cette semaine devraient permettre d'améliorer considérablement la météorologie solaire. Les énormes éjections de gaz qui se produisent dans l'atmosphère externe du Soleil, la couronne, sont en effet difficiles à prévoir ainsi que le moment précis où ces vents solaires vont atteindre la Terre, provoquant des tempêtes magnétiques dans notre atmosphère. Émettant de fortes radiations, celles-ci présentent alors des risques pour les satellites et les explorateurs spatiaux qui y sont exposés.

Mais les chercheurs de la mission STEREO de la Nasa ont annoncé être parvenus à réaliser la première observation complète d'une éjection de masse coronale, depuis le Soleil jusqu'à notre Planète. Après trois ans de travail, Craig DeForest (Southwest Researcher Institute, Colorado, USA) et son équipe ont ainsi réussi à rendre visible le nuage de gaz expulsé de la couronne solaire à l'aide des vidéos fournies par les deux satellites STEREO. On y voit alors l'éjection de masse coronale engouffrer la Terre avant de poursuivre sa route.

Des images de l'espace et de la sismologie stellaire

En réalité, le satellite SOHO permettait déjà d'obtenir régulièrement des images de ce qui ressemble à de gigantesques flammes s'échappant du Soleil correspondant aux éjections de masse coronale. Mais, une fois passée l'orbite de Vénus, la tempête est déjà des milliards de fois moins lumineuse que la surface de la pleine Lune, soit beaucoup moins lumineuse que la Voie lactée, explique SciencesetAvenir. Ainsi, distinguer son signal parmi d'autres est très difficile. Ce qui explique la durée des travaux de Craig DeForest et son équipe. Mais désormais, il est donc possible d'évaluer la masse de l'éjection et de déterminer précisément l'arrivée de la tempête et donc d'optimiser les prévisions.

Par ailleurs, cette découverte s'associe aux travaux d'une autre équipe de l'Université de Stanford (Californie, USA) qui a publié dans la revue Science, une nouvelle méthode de prévision de l'apparition des taches solaires. Ces points noirs qui apparaissent à la surface du Soleil sont souvent le lieu d'éruption massive, source des fameuses éjections de masse coronale.
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